Chroniques terriennes : Un défilé de robots

Anticipation/fiction :

Prévoir, envisager, explorer aujourd’hui les futurs possibles de ce que demain sera. Alors la fiction d’hier et d’aujourd’hui sera-elle notre réalité de demain ?

Professeur d’université à Boston né en Russie en 1920, Isaac Asimov naturalisé américain et mort en 1992, est principalement connu par ses talents de romancier de fiction. Ses trois plus grands succès incontestables : Le cycle de Fondation, le cycle de l’empire et le cycle des robots.

Particularité : L’histoire de Fondation écrite en 1951 (début) bien avant Les robots (début en 1956) s’inscrit paradoxalement et chronologiquement après celle des robots ; entre les deux, l’empire. Une saga humaine juste bluffante et époustouflante quand, à l’époque, il n’était même pas imaginable d’envisager l’intelligence artificielle avec, en fil d’Ariane, une problématique relevant « presque » du spirituel dans l’ensemble de ses œuvres, à savoir, les 3 lois de la robotique implantées dans  le cerveau positronique :

  • Première Loi : « Un robot ne peut porter atteinte à un être humain ni, restant passif, laisser cet être humain exposé au danger. »
  • Deuxième Loi : « Un robot doit obéir aux ordres donnés par les êtres humains, sauf si de tels ordres sont en contradiction avec la Première Loi. »
  • Troisième Loi : « Un robot doit protéger son existence dans la mesure où cette protection n’entre pas en contradiction avec la Première ou la Deuxième Loi. »

Un autre de ses romans mis en film : L’homme bicentenaire interprété par Robin Williams ou le robot au travers des  siècles bouleverse les codes. A force d’interventions et d’implantations d’organes il s’humanise et, conscience acquise, revendique le statut d’être humain en élargissant sa définition mais en y abandonnant au passage son immortalité d’être artificiel. Une métaphore inversée de ce qui se passe aujourd’hui entre nanotechnologie, exosquelette, implants et organes synthétiques à mi chemin entre cyborg et androïde que l’être humain serait en passe de devenir, réduisant ainsi la frontière existant encore entre l’homme et la machine.

Viendra ensuite le temps de l’extension de cette notion d’humanité qui donnera au robot Giskard (c’était son destin)  la conviction que deux nouvelles lois prévalent sur les trois premières (manuel de la robotique 58ième édition, 2058 après JC) que nous rappelle ici R Daneel Olivaw le robot ultime :

  • Zéroïme Loi : « Un robot ne peut porter atteinte à l’humanité ni, restant passif, laisser l’humanité exposée au danger. »
  • Première Loi (modifiée): « Un robot ne peut porter atteinte à un être humain ni, restant passif, laisser cet être humain exposé au danger, sauf quand cela s’oppose à la précédente »

Optimus, ne serions-nous pas déjà demain ?

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3 Comments

  1. Une très belle chronique terrienne. Excellent travail Philippe ! Travail complexe et réussi. Un sujet futuriste qui me parle beaucoup. Une évolution sombre mais avec malgré tout une petite lueur d’espoir avec l’étonnement du robot qui regarde le papillon….ou pas ! Félicitations !!!!

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