Balade dans le marais

Avant 1990, j’ai adoré cette période où je me sentais maraîchin.
Après la “vermée”, la plate de quatorze pieds sentait les “piballes” que nous éplucherions avec les cendres de l’âtre pour pouvoir les tenir. Plus tard dans une poêle sur la cuisinière à bois, nous les ferions revenir avec une noix de beurre dans de l’ail et du persil et les parfums délicieux nous régalaient par avance.
La faucardeuse était rangée pour l’hiver et les eaux faisaient ce qu’elle voulaient, débordant parfois en “évailles” nourricières. Des eaux qui renfermaient sous leur surface les légendes les plus terribles et qui à la tombée du soir donnaient une odeur à la nuit qui les envahissait.
Bien plus connecté au réel qu’aux nouvelles technologies, il me semble que les libertés me paraissaient alors plus grandes.

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4 Comments

  1. Merci Philippe de lancer cette nouvelle chronique.
    Tu est parfaitement dans l’esprit du thème !
    Nous empruntons le chemin à rebours pour se remémorer les sensations olfactives et gustatives qu’images et mots font remonter à la surface de notre perception.
    Nous sentons “presque” la plate du marais glisser silencieusement dans le lit de la rivière à peine perturbée par le bruit de la pigouille qui entre et sort de l’eau au rythme du temps qui passe…
    Écoute, écoute, les oiseaux chantent !

  2. De beaux souvenirs dans cette nouvelle armoire qui rejoint nos publications prometteuses dans ce domaine. je me suis laissé embarquée au fil de l’eau, tenter de retrouver els odeurs, les pibales grouillantes et tout ce qui accompagne ces soirées à déguster dans la chaleur et la convivialité d’un foyer.

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